Aujourd'hui votre blog « Photo Portiragnes Passion » souhaite revenir sur la révolte des vignerons de 1907 mais à l'échelle de notre village :
Portiragnes !
A la lecture des délibérations du Conseil Municipal du second trimestre de 1907 on peut suivre les événements suivants : :
5 mai 1907 : Le Conseil Municipal présidé par Auguste de Crozals ( Maire de Portiragnes et propriétaire de la campagne de Roque Basse) avec comme adjoint Alignan et les conseillers municipaux Fabre – Delmas – Roussel – Poursines – Taillou – Bouty – Andrieu - Fortanier et Landuze propose une somme de 300 francs d'aide aux frais de déplacement de la délégation portiragnaise à PERPIGNAN (150 000 manifestants seront à Perpignan le 19 mai ).
24 mai 1907 : Le C.M vote un budget de 100 francs pour la délégation nommée pour aller à la manifestation de CARCASSONNE (250 000 manifestants le 26 mai à Carcassonne)
3 juin 1907 : Une somme de 100 francs est débloquée sur le budget primitif de 1907 pour Montpellier (700 000 manifestants le 9 juin 2007 à MONTPELLIER dont de nombreux portiragnais avec banderoles) .
12 juin 1907 : Le C.M décide de convoqué une Assemble Générale et décide la grève de l'impôts suite au meeting de Montpellier.
Une Assemble Générale à la mairie de Portiragnes !
Le Maire A. de Crozals donne lecture d'une longue délibération exceptionnelle, devant le village femmes et enfants compris. Puis l'ensemble du C.M démissionne, Jules GERMAIN (Membre du Comité de défense de la viticulture) prend la parole... La séance est levée.
Derrière le drapeau tricolore voilé de crêpe les femmes et les jeunes filles prennent la tête du cortège qui passera dans toutes les rues pour s'arrêter finalement devant la mairie où Auguste de Crozals, des sanglots dans la voix, proclamera la dissolution du Conseil Municipal...
On notera plus tard que 258 municipalités de l 'Hérault (73% des communes) ont démissionné, dans l'Aude (53%), les P.O (44%) et dans le Gard (24%).
Copies des délibérations du C.M des 24 mai et 12 juin 1907 (AM Portiragnes)
Réalisation exclusivement par les services municipaux du village entre la cité Léon Blum et l'école Jean Jaurès. Le square dispose de jeux d'enfants et d'une stèle à la mémoire de Augustin TROUCHE Pt du Comité de Libération et ancien Maire de Portiragnes (1945 -1975) . Il a été inauguré le 21 novembre 1981.
Photo A.M
50ème anniversaire de la Libération (Photo X,(Archives Municipales)
Le club Taurin "Lou Camarguen" est créé le 1er juillet 1974, les premières arènes sont rudimentaires avec des traverses de chemin de fer et des palettes.
Sous la houlette d'un passionné Georges Coget, une douzaine d'années plus tard le 5 juillet 1987, des nouvelles arènes sont construites avec des moyens financiers réduits et l'aide de Margé.
Enfin c'est seulement une bonne dizaine d'années plus tard que la municipalité de l'époque, dirigée par Claude Exposito, et la Sebli ont pu financer les arènes actuelles. En même temps le Conseil Municipal a décidé de baptiser ces arènes "Georges Coget" en accord avec l’intéressé. Ces nouvelles arènes peuvent accueillir 1200 personnes.
Principaux trophées :
- Manu PERO, (Ancien chroniqueur à Midi Libre), le 3ème samedi de juillet
- Georages COGET (Ancien Président du Club 1977 - 1996), le 1er dimanche du mois d'août
Portiragnes au XIX° siècle, d'après un dessin de P.Ducharte
Ces quelques lignes sont extraites d' une tentative de retrouver et mettre en forme certains souvenirs d'un village par G.Peyrou & J.Delhon ainsi que des recherches personnelles aux archives du village et de Montpellier
Les chiffres de l'époque
Années
Habitants *
Décès
1866
483
11
1870
38
1871
447
10
D'après les recensements de l'époque
L'augmentation des décès en 1870 est très importante, la moyenne des années précédentes était inférieure à 15 / an .
La variole serait donc responsable de plus de 20 à 25 décès dans l'année 1870. Si l'on sait que la variole était mortelle en moyenne à 45% des cas, on peut envisager que la maladie à touché plus de 50 personnes au village, soit 1 malade pour 9 habitants.
En examinant les noms de familles on remarquera que certaines familles furent particulièrement touchées
Extrait de cette longue liste:
Landuze 8 fois
Cugnenc 5 fois
Frontin 3 fois
Alibert 2 fois
Pradal 2 fois
Glaussel 2 fois
Les délibérations du Conseil municipal étaient rédigées en français mais rien ne prouve que les débats, parfois houleux ne se faisaient pas en patois. Dans le village on n'entendait guère que l'Occitan sauf chez certains « notables » .
Le Docteur Delhon a essayé de localisé tous ces morts de la variole et il conclut que presque tous les logements se situaient au centre du village de l’époque, rue Muette, Place St Jacques, , rue Dauphine (actuelle rue de la tour) . La rareté de l'eau semble être la cause de cette catastrophe et non sa qualité.
Se laver, même seulement les mains, alors qu'économiser l'eau était une nécessité absolue, idem pour les vêtements !
La vaccination obligatoire de la variole pour les enfants date de 1902 .