Paulette photographiée par Brigiitte

Paulette une vraie amoureuse de notre village qu elle n'a jamais quitté, où elle a vécu sa vie d'enfant studieuse à l 'école publique, de jeune fille très jolie, d'épouse, de maman, de grand mère et d'arrière grand mère pour sa plus grande joie, avec droiture bonne humeur et générosité.

1938 Paulette et ses copines

Puis le carnaval !

Les premières rencontres et la création du groupe "Portiragnes autrefois" (2005/2006)

La chasse aux souvenirs, les mémoires sont en marche !

Les célèbres gateaus de Paulette -100% maison 

Fête de fin de saison chez Josiane (2007)

Saison 2008 chez Paulette ... et 2 gateaux svp !

Saison 2009 chez Paulette .

2013  chez Denise pour son anniversaire ,

Paulette notre conteuse 

voir ci dessous quelques poèmes...

- Mon village

Il est un village au bord de la mer,

Dont les habitants ont le droit d’être fiers ;

Certains l’on quitté par nécessité, leur avenir était ailleurs,

Mais c’est toujours avec bonheur,

Qu’ils reviennent pendant leurs vacances, fouler les lieux de leur enfance,

Parmi parents et amis,

Restés fidèles au pays.

Les autres, les nouveaux venus,

Ont bien vite reconnu,

Combien était belle la vie,

Dans ce village du Midi.

Tout le monde a sympathisé,

Dans une grande fraternité,

Car il a su garder son allure bon enfant

Qui fait son charme, assurément !

Son nom ? Je ne vous le dirai pas !

Vous l’avez reconnu n’est-ce pas ?

C’est un village comme tant d’autres

Mais celui-là bien sur, c’est le notre !

Paulette

- Souvenirs Souvenirs (le moulin)

Il y a des images pleines de douceur,

Qui restent gravées au fond de mon cœur

Celle d’un vieux moulin,

Sur le chemin de mon jardin !

De très loin on voyait sa grande roue,

Sur son aile était marquée Frères Araou.

C’était comme un emblème, un drapeau,

Je n’en avais jamais vu d’aussi gros;

Lorsqu’on passait, on entendait crisser sa ferraille,

Car il marchait, vaille que vaille !

Un jour, on l’à trouvé trop dangereux

Et il a disparu à nos yeux,

Je n’ai plus revu le moulin,

Sur le chemin de mon jardin !

Et le pont en pierres volcaniques,

C’était un vieux pont historique,

Pendant plus de 300 années

Combien de péniches avait-il vu passer ?

Il était si joli, tellement joli

Que j’ai pleuré avec émotion

Le jour de sa disparition

Images d’un passé disparu à jamais

Mais présente en mon cœur, autant que je vivrai !

Paulette

- Cher village,

Cher village de mon enfance,

Où nous vivions péniblement,

Mais nous avions l’espérance,

Qu’un jour se serait autrement,

Nous étions des gens de la Terre,

Nous avions un maigre salaire.

Mais on se contentait de peu

Et on asseyait d’être heureux.

Nous n’étions qu’une poignée,

Et tout le monde se connaissait.

On se donnait souvent la main,

On s’aidait entre voisin,

On bavardait à la fontaine,

Et l’on rentrait, la cruche pleine.

On allait chercher notre pot au lait

Chez «Mamé Pujol » au fond du quartier

Avec le fumier des chevaux

On avait du bon terreau.

On élevait des poules, des lapins,

Ca sentait le purin,

Personne ne pensait à mal

Car on trouvait ça normal !

On n’avait pas la télé,

Mais l’hiver, on s’invitait à boire le café

Devant la grande cheminée.

L’été on se régalait, de prendre le frais

Après une rude journée,

Chacun disait des plaisanteries,

C’était toute notre vie.

On chantait en travaillant

Pour nous c’était le bon temps.

Puis on a connu la guerre,

Et ces années de galères…

Depuis tu as grandi,

Tu n’est plus le même aujourd’hui.

Maintenant tes habitants

Ne sont plus des paysans

Beaucoup ont disparus

Mais d’autres sont venus

Nous les avons bien accueillis

Ils sont devenus nos amis.

On a fait de gros travaux

Tu es devenu plus beau

Plus propre, plus net,

Tu n’as plus le même aspect

Mais tu as gardé ton âme

Tu as toujours le même flamme

A Portiragnes qui m’a vu grandir,

Et maintenant vieillir

Je souhaite aux nouvelles générations

Qu’elles t’aiment autant que nous t’aimons !

Paulette

-

Portiragnes Autrefois,

Du haut de ma colline, jadis je contemplais

Notre beau vignoble Portiragnais

Notre ressource s’étalait

Faite de labeur, de ténacité

D’amour du travail bien fait.

L’hiver ces longues rangées de ceps tortueux

Sagement alignés, on ne voyait qu’eux;

Le printemps les couronnait de tendre verdure,

Qu’elle était belle, dame nature !

Les lourdes grappes pendaient

Au soleil de l’été

L’automne les paraît

De couleurs mordorées

Et les vendanges se déroulaient

Dans une franche gaité.

Maintenant, dans nos maisons

Il y a peu de vignerons ;

Adieu les viticulteurs,

Il faut les chercher ailleurs

Pour nous une autre ère est né

Faite de béton armé.

Mais malgré tout ce progrès

N’oublions pas le passé,

Ni ceux qui nous ont précédé ;

Conservons en notre mémoire

Toute cette belle histoire,

De notre terroir, de notre village,

A travers le temps, à travers les âges.

Paulette Aïn née Maury

Emilien PUJOL

1910-1999

Le père de notre ami Hugues et poète (Occitan)

Quelques poèmes d' Emilien

Épitaphe sur sa tombe

1929 - 2023

Personnage incontournable de la vie du village de Portiragnes,

nous rediffuserons un article complet prochainement.

Extrait de la collection photos de nos Anciens (2006)

(Photos Brigitte)

Camille Fornier aux Anciens Combattants

(Photo Fcn, 2010)

Midi libre, le 28/09/2016

Camille Fournier, 92 ans, n'est pas né à Portiragnes et pourtant. Rencontre.

Né à Florensac, il a abordé sa vie professionnelle dans l'agriculture. Devenu gendarme, il est envoyé en Lozère où il rencontre Jeanne, la bergère (ça ne s'invente pas) qui devient sa femme. Gendarme à Béziers et menant des enquêtes dans les villages alentour, il a entendu parler de ce lotissement en train de se construire dans le quartier de la rue Victor-Hugo. Bien décidé, il se rend chez le maire de l'époque pour lui faire part de son désir d'acheter à Portiragnes. Il essuie une rude rebuffade en s'entendant dire en patois: "Tu n'es pas d'ici, tu n'y as pas droit!"

Quelques mois après, à la retraite à 48 ans, il achète sa maison actuelle à la suite d'un désistement et il reprend un travail de surveillant de nuit au Cap d'Agde. Mais il raconte au bout d'un moment : "Non je n'ai rien fait de spécial dans le village, si je suis bien connu c'est parce que j'ai sauvé un gamin de la noyade à la plage, il ne savait pas nager, la mer était mauvaise et il est tombé dans un trou. Je l'ai sorti de l'eau et lui ai donné les soins de secourisme que j'avais appris en attendant les pompiers. Ils m'ont dit que je lui avais sauvé la vie. C'était en 1961 et le lendemain mon capitaine m'a dit: alors comme ça, on sauve les gens et on ne dit rien? J'ai reçu la médaille du courage et du dévouement!"

Camille écrit des poèmes:" Après bien des années passées par monts et vaux, j'ai fait de ce pays mon havre de repos".Tous les matins il part acheter son pain, il fait partie de l'association La Joie de Vivre et quand il danse avec Gisèle, ils totalisent à eux deux 185 ans.

Nous sommes des survivants,

des rescapés

Nous sommes nés avant la télévision, avant la pénicilline,

Avant les produits surgelés, le plastique, les verres de contact,

La vidéo, le magnétoscope, et avant la pilule.

Nous étions là avant les radars, les cartes de crédits,

La bombe atomique, le rayon laser, avant le stylo à bille,

Avant les lave-vaisselle, les congélateurs,

Les couvertures chauffantes, avant la climatisation,

Avant les  chemises sans repassage

Et avant que l’homme marche sur la lune.

Nous nous sommes mariés avant de vivre ensemble,

La vie en communauté se passait au couvent,

Le « Fast-Food », pour les anglais, était un menu de carême,

Et le «Big Mac» était un grand manteau de pluie.

Il n’y avait de mari au foyer, pas de congés parental,

Pas de télécopie, pas de courrier électronique.

Nous datons de l’ère d’avant les H. L. M et d’avant les Pampers

D’avant le « Tuperware ».

Nous n’avions jamais entendu parler de la modulation de fréquence,

Pour nous ; un ordinateur était quelqu’un

Qui conférait un ordre ecclésiastique.

Une puce était un parasite.

Une souris était de la nourriture pour chats.

Un site était un beau point de vue panoramique.

Un CD Rom nous aurait fait penser à une boisson jamaïcaine

Un joint empêchait un robinet de goutter

Et l’herbe était de la nourriture des vaches

Une cassette servait à ranger les bijoux.

Pizza, Mac Donald, Nescafé étaient des termes inconnus.

Le rock était une matière géologique.

Un gai (prononcer gay en anglais) était quelqu’un qui faisait rire

Et « made in Taïwan » était de l’exotisme.

Nous avons les francs, les anciens, les nouveaux, et voilà l’Euro.

Mais nous étions sans doute une bonne race, robuste et vivace,

Quand on songe à tous les changements qui ont bouleversé

Le monde et à tous les ajustements qui nous ont été imposés,

Pas étonnant que nous nous sentions parfois perdu, et

Qu’il y ait un fossé entre nous et les générations d’aujourd’hui.

Mais Grâce soit rendu à Dieu, nous avons survécu.

Nous sommes avant tout, un bon cru !

Un ancien né dans les années 20

Redif.